Municipales : Les stratégies d'Aubry et Delanoë face au Modem

Publié le par Marion Mourgue

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Après le premier tour des municipales, Martine Aubry et Bertran Delanoë - deux ténors socialistes qui figurent en bonne place pour obtenir un second mandat respectivement à Lille et Paris - ont opté pour deux stratégies très différentes à l'égard du MoDem.

A Lille, Martine Aubry a signé un accord d'avant second tour avec le chef de file du MoDem, Jacques Richir. "A partir du moment où le MoDem lillois prend clairement position contre la politique de Nicolas Sarkozy, et à la condition d'approuver notre programme d'union de la gauche, nous sommes prêts à accueillir auprès de nous toutes les bonnes volontés", a-t-elle déclaré.

A Paris, Bertrand Delanoë a refusé une alliance avec le MoDem, préférant lui proposer, "une fois le Conseil de Paris élu, un partenariat conforme à ce que Marielle de Sarnez [ chef de file du MoDem à Paris]avait elle-même évoquée" (Le Parisien du 12 mars). Un partenariat qualifié "d'original" après le second tour mais qui équivaut pour Marielle de Sarnez à un "geste de fermeture". Le parti de François Bayrou a donc décidé de maintenir ses listes dans les trois arrondissements où le candidat du MoDem avait dépassé le seuil des 10% nécessaires (Ve, VIIe et XIVe où Marielle de Sarnez est tête de liste).

Deux stratégies, deux paris. Le Maire sortant de la capitale, qui a obtenu presque 42 % des suffrages au soir du premier tour, n'a pas besoin des voix du Modem pour l'emporter dans cinq jours. Mais son calcul ici est tout autre. Bertrand Delanoë compte aussi sur sa réélection à la Mairie de Paris pour devenir l'un des barons incontournables du parti socialiste... un parti socialiste qui devrait bientôt changer de premier secrétaire. 

Or, dans cette batailles, une pléiade de candidats s'est déjà fait connaître : parmi lesquels Ségolène Royal et à demi-mots Bertrand Delanoë. Qui cherchent en tous points à se dinstinguer l'un de l'autre. Dimanche soir, quelques minutes après l'annonce des premiers résultats des municipales, Ségolène Royal prônait "partout" des alliances avec le MoDem. Le même soir, Bertrand Delanoë prenait le contre-pied de ces déclarations en refusant de conclure de telles alliances à l'échelle parisienne.

A Lille, Martine Aubry qui a obtenu 46 % des suffrages dimanche dernier a signé une alliance avec les Verts (11,58%), et avec le Modem (7,79%). Electoralement, la maire socialiste sortante n'avait donc pas besoin des voix centristes. Et pourtant, l'accord a été scellé. Peut-être que là encore, derrière son élection se joue une autre bataille : l'accès à la communuauté urbaine de Lille. Elle succéderait ainsi au socialiste Pierre Mauroy. Le MoDem l'assurant, en contre-partie de son soutien.

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