Quid de la démocratie?

Publié le par Marion Mourgue

Faut-il en rire? Deux hommes politiques viennent successivement d'annoncer leurs intentions sur les parrainages, ces parrainages, précieux sésames pour participer à l'élection présidentielle.

André Garrec, maire de Noron-la-Potrie, un village de 300 habitants proche de Bayeux (Calvados), a tout simplement décidé de le mettre aux enchères! Il a déclaré qu'il souhaitait l'accorder au plus offrant... et on parle bien de gros sous. "Si j'ai un chèque d'un candidat, il sera partagé équitablement", a-t-il déclaré à Reuters, le 7 mars.

Mais quid de la démocratie quand on vend au plus offrant l'accès à la présidentielle?. Le système des 500 parrainages avait été mis en place pour empêcher les candidatures farfelues; non pour monnayer les soutiens politiques.

Juridiquement, cette mise aux enchères est interdite. L'article 432-11 du code pénal sur le délit de corruption passive punit de dix ans d'emprisonnement et de 150 000 euros d'amende "le fait, par une personne investie d'un mandat électif public, de solliciter ou d'agréer, sans droit, à tout moment, directement ou indirectement, des offres, des promesses, des dons, des présents ou des avantages quelconques pour accomplir un acte de sa fonction ou facilité par sa fonction". On est en plein dedans.

Quant à Jean-Jacques Aillagon, ancien ministre de la culture et conseiller régional UMP habilité à parrainer un candidat, il a annoncé mercredi 7 mars, qu'il allait tirer au sort le nom du candidat auquel il accorderait son sésame : Olivier Besancenot, José Bové, Philippe de Villiers, Nicolas Dupont-Aignan, Arlette Laguiller, Corinne Lepage et Jean-Marie Le Pen.

Il explique qu'il ne comprend pas pourquoi ces candidats qui "participent activement au débat démocratique" ne pouraient pas accéder au premier tour, faute d'avoir passé la barre des 500 signatures.

Certes! Mais il a décidé, à l'issue de la séance plénière du Conseil régional de Lorraine à Metz, vendredi 9 mars, de tirer au sort "publiquement, parmi les noms des candidats en mal de signature, celui qui bénéficiera" de son parrainage.

Et il invite tous les élus de France à faire de même. Le 16 mars à 18h, prendra fin la collecte des parrainages ouverte le 22 février par le Conseil constitutionnel

Difficile  d'en rire d'ici là.

PS: vendredi 9 mars, Jean-Jacques Aillagon a tiré au sort le nom d'Olivier Besancenot. C'est donc le candidat de la LCR que l'ancien ministre de la Culture parrainera, dans le cadre de la présidentielle.

Publié dans Eclairage

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J
Le pauvre Jean-Jacques (bien malheureux d'être dans les perdants des Régionales 2004) pensait devoir se contenter de son palais italien pour exister.Heureusement que la Présidentielle lui permet à nouveau d'exister en Lorraine.Cela ne lui donnera pas pour autant la mairie de Metz...http://www.jcdr.info/article-5923092.html;-))
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A
Wouah, j'en suis tout décoiffé!! (et dieu sait que c'est difficile)... J'espère que le type qui veut vendre sa signature sera puni. Même si ça pose la question des signatures, c'est ni plus ni moins qu'un bas marchandage qui ouvre la porte à n'importe quoi!<br /> à partir de là, les présidentiables africains qui sont souvent connus pour acheter les votes de leurs concitoyens sont dans lur bon droit...
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